Après la douche corfiote (dans les deux sens du terme), quelles aventures allait nous réserver ce nouveau périple grec ? Nous sommes cette année partis en septembre et non en juin, à l’arrache, le projet initial tombé à l’eau pour cause de copieux merdier administratif kafkaïen (merci aux proches qui ont suivi la chose de m’avoir supportée). Plutôt que de passer les deux semaines dans deux îles différentes – comme c’est notre usage en été -, faute de temps pour bien combiner les ferries moins nombreux en septembre, nous avons fractionné nos 16 jours en sauts de puce, privilégiant des lieux certifiés ravissement prévu, avant de découvrir en fin de séjour une nouvelle Cyclade.

Le programme fut donc le suivant :

–         Athènes (deux jours)

–         Santorin (quatre jours)

–         Paros (quatre jours)

–         Folégandros (cinq jours prévus, quatre en réalité suite à un souci de ferry)

–         Athènes (un jour prévu, deux jours en fait)

Athènes, c’est comme un parfum qui agresse à l’ouverture du flacon, on trouve ses fragrances trop fortes, trop marquées, difficilement respirables ; pourtant, on y revient d’abord de loin, parce qu’on a jamais rien senti de pareil, on se familiarise avec son mélange de déliquescence et d’énergie, et sans s’en rendre compte, on est addict, pris dans ses rets. L’aversion première est devenue attirance, affinité, fascination. Si fort que j’aime les îles, si nombreuses et intenses sont les émotions que je peux y ressentir, Athènes demeure une source de profonde exaltation. Alors nous y passons de plus en plus de temps, ébahis par son bouillonnement permanant de vitalité contagieuse. Athènes a pour moi cette capacité à me remettre d’aplomb, à m’inoculer immédiatement enthousiasme et belle humeur. Peu de villes d’Europe peuvent prétendre à ce potentiel.

Cette mise en bouche athénienne devait donc ouvrir la voie à un festival perpétuel d’allégresse, heureux que nous étions de notre emploi du temps à venir, que l’on pourrait à posteriori cependant résumer ainsi :

–         revoir Santorin et s’enfuir (loin, mais alors très loin…)

–         revoir Paros et ne plus vouloir en partir

–         voir Folégandros et mourir

Deux sur trois, c’est plutôt un bon bilan. Je consacrerai à chaque île les pages qui lui sont dues, aux tonalités bien évidemment très différentes ; rouge colère pour Santorin, bleu azur pour Paros et toutes les nuances de l’amour pour Folégandros, qui a su détrôner Amorgos, juchée depuis de nombreuses années sur la première place des plus belles îles de Grèce, selon ma sensibilité toute personnelle. Et si cela ce n’est pas un tour de force…

Kouros du musée du cimetière du Céramique… n’est-il pas magnifique ?