Cythère, the last – une côte presque parfaite.

Un temps trop venté nous a un peu éloignés des plages et totalement de la baignade. Pourtant, nous avons bien des fois louché sur des criques magnifiques et de grandes plages de sable blond, qui doivent être bien délicieuses dès que Éole s’en va souffler ailleurs. Pour ceux qui résideraient à Avlémonas, une très longue plage se déroule avant d’arriver au village. Nous la trouvons un peu tristounette lorsqu’elle est déserte mais elle est facile d’accès. En amont encore, on croise l’image de carte postale des « bains d’Aphrodite », grotte creusée dans le rocher où la déesse aurait eu ses habitudes. Aphrodite, Saint Jean (qui aurait armorcé son Apocalypse dans une grotte au-dessus de Kapsali), Hélène, Pâris… du bien beau monde s’est embarqué pour Cythère…
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Sur la côte Est, la montagne plonge doucement vers le village de Diakofti, sa longue plage blanche et ses eaux turquoises paradisiaques. On découvre le panorama en descendant, incrédules devant des tonalités de bleus dignes d’un atoll. La mer est ici peu profonde, translucide, toute calme, parfaite donc pour des vacances avec de jeunes enfants. Toutefois, les tempêtes d’hiver ne doivent pas être inoffensives, comme l’atteste cette carcasse imposante, accrochée à un tout petit caillou, témoin d’un naufrage spectaculaire à moins d’un miles du bord. Si vous effectuez la traversée de Neapoli, de Gythion ou de Monemvassia, votre ferry accostera sur l’îlot de Makrykythira, relié à Diakofti par une route étroite, qui enjambe un quasi lagon azuré. Le petit village de pêcheurs qui borde la plage nous a semblé bien accueillant, certes un peu endormi en cette fin de printemps, mais pas trop avarié par le tourisme et une surexploitation débridée.

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Je n’en dirais pas autant de la seule plaie de Cythère, un furoncle vraiment pas reluisant, Agia Pelagia, station balnéaire cheap et ratée. Sorti de terre pour l’exploitation de la plage déjà pas terrible de Firi Ammos (ne pas confondre avec l’autre Firi Ammos, beaucoup plus joli, au Sud, pas loin de Kalamos), et certainement pour dynamiser le Nord de l’île, le village factice est une succession d’hôtels, de tavernes, de bars sans âme et sans histoire, déjà défraîchis, sur laquelle flotte une vague odeur d’égout. Á fuir !

Si pour moi Limionas est l’endroit le plus agréable pour se baigner/rêvasser/lire/se couper du monde…, il faut bien avouer cependant que la plage emblématique de l’île, Kaladi, n’est en rien surcotée ; le site se situe un peu avant Avlémonas, en à-pic d’une falaise, où trois petites criques successives se sont lovées dans la pierre creusée. Se baigner ici se mérite, puisqu’il vous faudra descendre et surtout remonter une bonne centaine de marches pour y accéder ; avantage certain pour éviter une surpopulation en été, et obstacle majeur à l’envahissement de transats et de décibels incongrues.

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Tout au Sud, gros coup de cœur pour Kapsali, village en deux temps, qui s’étale le long de deux baies. La première est un peu pressurisée pour les visiteurs de l’été, mais un réel effort a été fait pour garder le front de mer ravissant et aéré. La seconde anse, où sont amarrés les bateaux de pêche, est restée dans son jus, plus brute, moins léchée. C’est un bon plan de loger ici, surtout lorsque la nuit tombe et que s’allume au-dessus de Kapsali le village de Chora.

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Pour nous, mise à part la situation géographique et l’évidente beauté du lieu en entier (un dédale de maisons blanches, une forteresse italienne en surplomb au-dessus de Kapsali), nul enchantement pour ce Chora trop lisse, devenu capitale après la destruction de Paliochora. Nous avons tant adoré l’authenticité, l’isolement, la déréliction, la brutalité même de la décrépitude de Katochora et de Paliochora, que nous baillons d’ennui à arpenter un village à l’esthétique si travaillée. Sans doute, Chora ressemble trop pour nous à un village cycladique qui n’a rien à faire à deux heures de bateau du Magne. Alors oui, c’est joli, c’est fleuri, tout mignonnet, mais déjà vu et revu. Au bout de Chora, la « Fortezza » italienne mérite qu’on s’y arrête ; construite par les Vénitiens en raison de sa position stratégique, elle forme avec ses bâtiments (prison, poudrière, églises) un bel ensemble cohérent.

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