Si vous venez à Folégandros avec de jeunes enfants, vous n’aurez pas pléthore d’endroits où aller vous baigner sans entendre moult récriminations : le port de Karavostasis dispose bien d’une petite plage de galets facile d’accès, mais patauger dans une eau où les bateaux font trempette n’est pas très engageant. Un bus relie Chora au village d’Agali et à sa plage de sable ; mais étant la seule accessible par une route asphaltée, cette dernière souffre vite de sur fréquentation et de nuisances sonores. Il faudra marcher une bonne demi-heure sur le chemin qui longe la côte pour relier la jolie crique d’Agios Nikolaos, toute calme en septembre, bordée de tamariniers.

Le lieu est plaisant, les eaux bien claires, le silence souverain, notre plage durant le séjour. Pour le reste, il faudra jouer du jarret et supporter les remontées éreintantes sous le soleil après la baignade ; si les descentes des crêtes vers la mer se font sourire aux lèvres, les retours sur les hauteurs escarpées requièrent quelques efforts et de bonnes chaussures, de quoi y laisser tout le bénéfice du bain rafraichissant.

De Karavostasis, partent de petits bateaux bien équipés pour une journée autour de l’île, balade très agréable en fin de saison lorsque vous vous retrouvez à dix, sur un bateau prévu pour trente. Chacun trouve son espace, l’équipage est détendu et le programme peut être aménagé sans souci. Nous avons suivi la côte Sud et ses falaises de craies rectilignes jusqu’au premier arrêt baignade dans la baie bien encaissée de Livadaki : une nature brute, vierge de toute construction, aux eaux turquoises illuminées de soleil. La joliesse, la sérénité, la quiétude du lieu, distillent de bonnes ondes dans notre petit groupe où la bonne humeur est contagieuse.

Nous nous arrêterons ensuite dans une petite crique pour que les amateurs de plongée profitent des fonds rocheux et des grottes creusées dans les à-pics, avant de revenir vers Agios Nikolaos, où les amateurs de bronzette iront se faire rôtir la carnation à l’heure de la sieste, tandis que certains comme nous préféreront rester à bord du bateau pour multiplier les plongeons. L’après-midi prendra fin sur la belle plage de Katergo, dessinée entre les rochers, un peu longuette à rallier par un chemin de terre depuis Karavostasis, mais si délicieuse quand on vous y mène par la mer. J’imagine bien qu’en plein mois d’août, ce genre d’excursion n’a sans doute pas la même saveur. Mais économiser ses gambettes l’espace d’une journée, se baigner dans des eaux cristallines inapprochables à pied, appréhender une île par le tracé de ses côtes, accoster sur une plage totalement déserte, partager avec d’autres visiteurs notre attachement pour la Grèce autour d’un tsipouro bien servi après le dernier bain, est totalement délectable !