Non, Naoussa n’est pas seulement le lieu « chic et branché » de Paros, où quelques célébrités parisiennes ont posé leur sac. Si vous avez la chance de fréquenter le lieu hors saison, – mais ce présupposé est valable pour nombre d’îles -, ce vieux port de pêche de carte postale, croquignolet et photogénique en diable, saura exercer sur vous toute sa séduction. C’est vrai qu’il en fait presque trop, avec son petit fort vénitien en ruines, sa chapelle blanche, les barques des pêcheurs qui se gondolent doucement, les poulpes séchés au soleil, les petits volets bleus ou verts qui tranchent sur la chaux des maisons cubiques, les ruelles fleuries… on se dit à chaque visite qu’on ne va plus s’y laisser prendre et… peine perdue, on se laisse abuser comme deux bleusailles. C’est surtout le matin que la magie opère, lorsque Naoussa est encore silencieuse et que la lumière douce du soleil semble dorer la mer. Certes, les collines autour du village sont vilainement ankylosées de constructions passablement hideuses, mais le vieux port reste lui, délicieux.

Sur le quai, des navettes font des allers et retours vers les plages de Kolymbithrès, de Monastiri ou de Lagueri. Kolymbithrès est la plus célèbre et l’une des plus fréquentées (même en juin et en septembre), avec ses rochers aux formes bizarres qui dessinent des petites criques bien abritées. C’est à faire au moins une fois, surtout avec des enfants qui s’amusent beaucoup à plonger dans ce désordre de pierres. Pour être plus au calme, nous préférons les toutes petites criques que l’on trouve avant la grande anse de Monastiri, (moyen de locomotion obligatoire). Comme les photos l’attestent, la fréquentation reste très raisonnable … et en continuant à pied vers le Nord, se dressent les falaises du cap Almiros, le monastère Agios Ioannis et le parc culturel de Paros, sorte de friche pour bateaux en cale sèche, où sont organisées des soirées et concerts de toutes sortes.