On trouve sur internet pas mal d’articles sur le Pilates, et il m’est arrivé de lire parfois des choses qui me laissent pantoise, à croire que ce que je pratique depuis 4 ans est une tout autre activité.

La méthode Pilates n’est en aucun cas un machin à la mode (genre “aquabiking” et autre vide-poches) mais un ensemble d’exercices physiques qui date d’un siècle. Ces exercices sont issus de la réflexion de Joseph Pilates, un Allemand né en 1880, qui a cherché à concilier forme physique et bien-être mental (il connait bien les arts martiaux, le Yoga, le Taï Chi). En Angleterre, puis aux Etats-Unis, il développe son enseignement qui trouvera un écho immédiat chez les danseurs. L’objectif est de développer sa force et sa souplesse d’une manière douce et progressive en insistant sur ce qu’on appelle le “power house”, la sangle abdominale qui maintient le corps. Ce centre fort permet aux muscles du corps de se développer dans la longueur. La posture s’améliore, la colonne vertébrale se redresse. Les mouvements sont effectués selon une respiration spécifique, que l’on doit contrôler rigoureusement. Une grande concentration est demandée durant les cours pour effectuer des séries courtes mais variées, avec précision et maîtrise. Pas de musique en Pilates, on doit s’entendre expirer sur l’effort.

Le cours se déroule sur des tapis (on parle alors de “Mat”), avec quelques accessoires pour corser la difficulté et mettre souvent le corps en déséquilibre. On peut aussi pratiquer sur des machines (“Wall Unit”, “Cadillac” ou “Reformer”), où l’on travaille sur des résistances, des sangles, des ressorts selon son niveau. Autre avantage, si un cours de Mat peut accueillir jusqu’à 14 participants (ensuite, ce n’est plus un cours de Pilates, c’est du rendement en batterie), les cours sur machines ne dépassent pas quatre personnes. Le professeur est alors parfaitement disponible pour corriger ou améliorer une posture.



J’ai souvent lu sur le net que le bénéfice du Pilates, c’est un corps tout neuf en trois mois. Carabistouilles. La méthode Pilates, c’est comme le yoga, une hygiène de vie, pas une recette miracle. Si votre emploi du temps ne vous permet qu’une heure d’activité sportive par semaine, vous n’en tirerez aucun intérêt. Trois heures sont nécessaires pour en percevoir tous les bienfaits. Si je fais le bilan après quelques années de pratique, j’en retire :

– une disparition progressive mais réelle de mes maux de dos

– un renforcement musculaire

– une souplesse accrue

– un ventre presque plat

– une meilleure gestion du stress

– une silhouette tonique

Et pour être claire, non le Pilates ne fait pas perdre de poids, puisqu’il muscle. Mais il affine là où il faut. Dans un cours de Pilates, on rencontre aussi bien des danseuses filiformes, des quadras passées par trois grossesses que des retraités qui se bougent. La méthode profite à tous quelle que soit sa date de naissance, sa morphologie, son passif médical : on fait ce que l’on peut, à son rythme.

Le défaut majeur du Pilates réside dans son coût. Un cours de “Mat” revient entre 14 et 20 euros selon l’abonnement (au dessus, fuyez, c’est du racket), comptez le double pour un cours sur machine. Et très peu de centres proposent des abonnements illimités pour les cours de Pilates.