Athènes en octobre, avant les îles saroniques

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En ce début d’automne, le projet d’un nouveau séjour grec sans cesse décalé, reculé, modifié, s’est concrétisé finalement par un voyage en solo, d’abord à Athènes, puis à Poros, Hydra et Spetses. Il me semblait peu judicieux de garder notre approche habituelle d’Athènes en duo (qui s’apparente parfois à des rites confortables et familiers) pour privilégier d’autres sites, d’autres tavernes, d’autres balades – pour certaines négligées depuis vingt ans -, et d’autres horaires.

J’avais oublié à quel point Plaka est belle et silencieuse tôt le matin, lorsque les visiteurs n’emplissent pas encore ses ruelles, que l’Acropole est bien plus saisissante du haut de la colline de Philopappou, qu’Athènes qui s’allume au pied du Lycabette vaut bien la grimpette, qu’un concert de musique grecque se vit plus fort ici, en Grèce, quand on est cerné de spectateurs qui chantent à pleine voix, et que les orages athéniens sont capables de vous donner un avant-goût de la fin du monde.

Et il est bon aussi de quitter ses quartiers de prédilection (Exarchia et Psiri) pour mieux percevoir la ville dans sa diversité et le quotidien des athéniens qui vivent un peu éloignés du centre historique. Quel contraste entre les beaux bâtiments de Kolonaki, les boutiques de luxe, les pâtisseries fines, les joailliers, les restos branchés et le quartier malmené de Metaxourgio où je n’aurais pas envie de traîner de nuit…

Mais, parfois, des lieux que je pensais connaître par cœur, arrivent encore à me surprendre ; en bifurquant derrière la toute petite église Agios Nikolaos, je me suis retrouvée dans Anafiotika, minuscule ensemble de ruelles blanchies à la chaux et de maisons venues tout droit de l’île d’Anafi : au XIXe, des habitants de cette île posée à l’Est de Santorin, sont arrivés pour « moderniser » la ville sous le règne d’Othon 1er. Ils ont bâti juste à l’aplomb de l’Acropole une réplique de leur village d’origine. S’y promener vers huit heures le matin est un enchantement ; impossible de s’imaginer dans la capitale grecque en déambulant dans ce dédale de venelles très étroites, fleuries de bougainvilliers ; volets de bois bleus ou bruns, escaliers bien raides, toits plats protégés de tuiles, on s’y croirait !

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Sauf qu’entre deux petits cubes blancs égarés loin de leur île, s’étale soudain le panorama de la mégalopole. Et lorsque l’on lève les yeux, ce petit bout de Cyclades paraît tout modeste, sous l’ombre du site sacré…

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1 Comment

  1. Reply
    Dominique Proz

    Je ne sais si c’est parce que tu les as évités, mais la dernière fois que je suis passée à Anafiotika, les murs étaient recouverts de graffitis, ceux que je déteste et qui ne sont là que pour marquer le territoire des supporters des équipes de foot. Je vois que tu as quand même eu de bons moments de soleil !

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